Le Conseil de la Communauté Urbaine de Bordeaux était heureux ce matin d’accueillir à nouveau son Premier Vice-président qui avait manqué plusieurs séances ces derniers mois pour cause d’agenda ministériel. Le plaisir fut toutefois de courte durée car Alain Juppé a claqué la porte avant la fin dudit Conseil.
La Mairie de Bordeaux, qui a interdit tout débat national au sein de son Conseil municipal (voir Sud Ouest du 6/03/2012) a curieusement pris l’initiative en Conseil de CUB d’attaquer les socialistes en affirmant qu’ils avaient besoin d’une séance de rattrapage après la prestation télévisée de François Hollande la veille. Au cours de son intervention, le Maire de Bordeaux s’est plusieurs fois projeté dans une France socialiste : “vous augmenterez les impôts”, “on verra comme vous ferez”, … Même sur ces propres bancs, Alain Juppé offrait le spectacle d’un homme qui n’y croyait plus.
Vincent Feltesse, le Président de la Communauté Urbaine, a répondu à chacun des points évoqués par Alain Juppé et lui a rappelé que c’est à Bordeaux que Nicolas Sarkozy avait choisi de prononcer son discours foncièrement haineux. Chaque argument avait pour effet de tasser un peu plus le Ministre des Affaires Étrangères sur sa chaise, c’était l’effet boomerang. Il n’a plus dit mot jusqu’à ce que Max Guichard lui offre un prétexte pour quitter la séance en rappelant que beaucoup aimerait voir battu le candidat Sarkozy.
La réaction d’Alain Juppé relève d’une mise en scène grotesque qui traduit à l’évidence une panique du camp UMP. Aujourd’hui, face à l’adversité, Alain Juppé a préféré la fuite à la confrontation d’idées.