Nous apprenons que la panique s’est emparée de Gaz de Bordeaux. Le directeur de la société aurait démissionné il y a trois jours et les représentants du personnel sont vent debout. Une réunion entre Jean-Charles Palau, président de Gaz de Bordeaux, conseiller municipal UMP et les syndicats de la société, convoquée en urgence, n’a semble-t-il pas permis de rétablir le calme.
Ces évènements n’annoncent-ils pas le désengagement définitif de la Maire dans Gaz de Bordeaux ?
Lorsque Alain Juppé a été réélu en 2006 (après avoir fait démissionner le conseil municipal), il s’est empressé de céder des parts que la Mairie détenait dans Gaz de Bordeaux. A l’époque, il avait prétendu qu’il s’agissait d’un portage temporaire et que la Ville pourrait exercer son droit de récupérer ses actions dans le délai fixé par la convention. Nous dénoncions alors une vente déguisée. L’avenir nous donna raison puisque le Maire n’a jamais exercé ce droit de retour et que le délai est aujourd’hui prescrit.
Par la suite, deux entités ont été créées : Régaz, gestionnaire de réseau de distribution et Gaz de Bordeaux, le distributeur. Cette séparation, soi-disant justifiée par des contraintes européennes n’était, à notre avis, qu’une préparation à la privatisation totale du groupe.
Le groupe est depuis toujours une vache a lait pour la Mairie de Bordeaux (6 millions de dividendes l’an dernier, dont 51% pour la commune) et il est probable qu’Alain Juppé ne la trouve plus assez productive.
Les dysfonctionnements actuels de Gaz de Bordeaux semblent annoncer la dernière étape du processus voulu par le Maire de Bordeaux : se défaire de cette société pour injecter de l’argent frais dans les caisses de la commune.
Si ce scénario se révélait juste, ce serait donc la fin du service public du Gaz à Bordeaux, une menace pour les agents de ce groupe et un risque pour les abonnés déjà peu épargnés ces dernières années.