Voici mon intervention lors de ce conseil municipal du 25 octobre 2010.
Mon intervention portera sur votre politique “logement social” en général dont on peut dire, au regard des documents que vous nous proposez aujourd’hui qu’elle est faiblarde, suiviste, et je le rappelle, pour laquelle vous avez baissé de 35% le budget.
1) Une politique faiblarde
Vous avez peu l’occasion de nous soumettre des délibérations consacrées à des opérations globales de logements sociaux mais quand, par miracle, cela arrive, on constate que Bordeaux est la collectivité qui fait le moins d’effort. La délibération concernant le Foyer de jeunes travailleurs “le Levain” en est une parfaite illustration. Quand on regarde le plan de financement, la ville de Bordeaux est le financeur le plus pingre. Vous proposez une aide plus de deux fois inférieure à celle du Département. Vous nous dites : oui mais c’est pas moi, c’est l’État. Certes, mais cette règle s’applique aussi aux autres institutions et pourtant, le Conseil régional, la CUB et le Conseil général, font mieux que vous. À règle du jeu similaire, ce type de plan de financement est une démonstration de votre manque de volonté politique en la matière.
2) Une politique suiviste
Délibération 531, je cite : “”l’aide la Ville ne sera accordée aux bailleurs qu’après obtention de l’aide maximum à laquelle ils ont droit de la part des autres financeurs institutionnels””. On retrouve cette condition un peu plus loin quand l’aide est refusée si deux autres partenaires institutionnels ne sont pas parties prenantes. Ces précisions démontrent que la Ville n’entend pas se placer en chef de file en matière de logement. Sur son propre territoire, la Ville se montre suiviste, attentiste, et vous ne subventionnez que si les autres y vont. Et nous l’avons vu, de manière assez faible, juste de quoi vous assurer la possibilité de couper le ruban lors de l’inauguration.
3) Une politique pour laquelle vous avez baissé le budget de 35%
Les premières délibérations présentées aujourd’hui renvoient à des règlements d’intervention en matière de logement. Mais toute cette poudre aux yeux ne nous fait pas oublier l’essentiel, le nerf de la guerre, le budget global de la politique logement. Ce budget est pour l’année 2010, 35% moins élevé que pour l’année 2009. (Page 27 du Budget 2010, de la section Investissement logement : 1.046.800 euros en 2010, alors qu’en 2009 elle était de 1.605.000). Vous changez le robinet -et vous haranguez la presse : regardez mon beau robinet- mais vous tarissez la source. Quand le sage montre la lune, le singe regarde le doigt. Vous avez beau nous montrez des délibérations techniques et insipides, nous ne perdons pas de vue le plus important : vos baisses de budget en matière de logement. En d’autres termes, vous faites une publicité maximale pour une ambition minimale, d’une politique pourtant nécessaire. Il y a 25% de bordelais qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui attendent autre chose que des écrans de fumée.