Voici mon intervention à la Communauté Urbaine de Bordeaux ce 23 novembre 2012.
Il est difficile, Monsieur le Président, de débattre de ce DOB (débat d’orientations budgétaires) en faisant abstractions des risques qui pèsent sur le vote du budget. Dans son intervention liminaire, j’ai noté que le Maire de Bordeaux, en tant que responsable du groupe Communauté d’avenir, avait subrepticement glissé que le vote du budget par son groupe n’était pas garanti.
Cette menace confirme bien le contenu de l’article de Sud Ouest de ce jour dans lequel on apprend qu’Alain Juppé remet en cause le PPI (programme pluriannuel d’investissements). Il s’agit ni plus ni moins d’une déclaration de guerre mais comme il n’est pas certain d’en assumer toutes les conséquences, il nous explique que quand même, ce n’est pas à la presse de bouleverser nos débats.
Mais si son intention n’était pas les bouleverser justement, pourquoi Alain Juppé a pris l’initiative d’avancer d’un jour sa traditionnelle conférence de presse. Pourquoi, alors qu’il s’adresse aux médias le vendredi matin, a-t-il décidé de les convoquer la veille ? Précisément parce que le Maire de Bordeaux a préféré adresser ses messages par presse interposée -en misant sur un article ce matin-plutôt que de faire preuve de responsabilité et de poser les choses sur la table du bureau de CUB réunit pourtant quelques minutes avant sa conférence de presse.
Aujourd’hui, Alain Juppé est dans une attitude schizophrène permanente. Pompier à l’UMP, pyromane à la CUB. Il reproche l’augmentation des frais de fonctionnement communautaires en oubliant qu’il a fait voté lundi dans sa commune une décision modificative augmentant sensiblement ces coûts, en particulier en matière de communication et de réception. Il pointe les dépenses de personnel ou oubliant que c’est un membre de son groupe politique qui est vice président en charge de ce personnel. Il nous explique que la passerelle Eiffel n’est plus une priorité après avoir, lundi, déclaré qu’il en était le sauveur. Il nous dit de nous concentrer sur les cœurs de métier de la cub en excluant le sport et la culture alors que dans un même temps il réclame des subventions pour le Grand Stade et le Centre culturel du vin. Enfin, il nous dit que la salle de spectacle n’est pas une priorité alors que c’est ce même Alain Juppé qui a signé un accord de cogestion dans lequel figurait cette priorité, et alors que le stade lui, n’était pas mentionné.
Monsieur Juppé, j’en appelle à votre courage : assumez ! Si vous ne vous retrouvez plus dans cet accord de co-gestion, dénoncer le et tirez-en les conséquences. Vous ne pouvez pas être dedans et dehors. Si vous voulez être en cohérence avec vous-même, soit vous restez à la table des négociations, soit vous rendez votre vice-présidence, vous et l’ensemble des membres de votre groupe politique.