Lors du Conseil municipal de Bordeaux du 23 septembre, nous avons dénoncé un dépassement du coût d’investissement du Nouveau Stade de 45 millions d’euros, portant la somme à 228 millions d’euros (la plaquette éditée par la Ville évoquait un montant de 183 millions, cf image). Ces 228 millions sont contestés par le Maire de Bordeaux qui parle de 185 millions mais notre chiffre est tout de même très proche des 219 millions communiqués par le constructeur lui-même (voir SudOuest du 25/09/2013).
Comment avons-nous calculé les 228 millions d’euros ? Il suffit de se reporter au rapport annuel du Nouveau Stade présenté au Conseil municipal de lundi. À la page 7 dudit rapport (page 64, numérotation Mairie), on trouve un chapitre 1.8 intitulé “Etat des financements engagés et des valeurs résiduelles financières”. Précisions que le Stade n’étant pas en service, les financements engagés ne portent que sur la construction (donc l’investissement et non l’exploitation). Ce tableau récapitule les sommes engagées pour la construction du stade : Crédit-relais fonds propres (10.286.662), Avance Relais Actionnaires (18.493.164), Crédit construction (118.722.106), Crédit-relais TVA (5.646.648), Subventions (75.000.000). Le total des sommes engagées est donc de 228.148.580 d’euros.
Précision que les chiffres qui se trouvent dans la colonne de droite correspondent aux sommes dépensées lors de l’année 2012. Aucune somme n’a été tirée du crédit-construction car il s’agit du fameux emprunt bloqué par les banques, inquiètes de voir annuler par la Cour d’appel leurs garanties contractuelles que nous avons attaqués devant la juridiction administrative.
Il est par ailleurs important de souligner que ces 228 millions d’euros correspondent seulement à l’investissement. Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, c’est la puissance publique qui finance l’intégralité du stade, que si des sommes sont avancées par le constructeur, celles-ci sont intégralement remboursées par la Ville de Bordeaux, assorties des intérêts prévus au contrat. Autrement dit, à ces 228 millions d’euros, il faut ajouter les frais financiers. Et pas seulement. Il faut également additionner les coûts d’entretien et renouvellement, le loyer du terrain et les impôts que la Ville de Bordeaux a singulièrement décidé par contrat de supporter à la place de l’exploitant.
Même si les documents auxquels nous avons accès ne nous permettent pas d’établir un montant global précis, l’ensemble des données que nous avons recueillies montrent que le coût global de ce Grand Stade dépasse les 550 millions d’euros (investissement et fonctionnement sur la durée du contrat).