Seulement quelques heures se sont écoulées entre la prise d’armes de Monsieur Stefanini et sa visite inaugurale du centre de rétention de Bordeaux. Comment ne pas y voir un signe fort ? Le Préfet adresse un message clair et net : priorité à la traque des sans-papiers.
Celui qui est à l’origine du Ministère de l’identité nationale compte bien rentabiliser son séjour dans le Sud Ouest ainsi que l’investissement de l’État dans ce nouveau centre de rétention, détruit par les flammes en janvier 2009.
Pour la plupart des personnes enfermées, ce sont les murs du centre de rétention qu’elles contemplent avant d’être placées, de force, dans l’avion qui les enverra dans leur pays d’origine (mais avec lequel, souvent, elles n’ont plus aucun lien).
On se souvient que peu de temps avant sa fermeture, un jeune marocain, appréhendant son expulsion, s’y était pendu. C’est ce lieu de souffrance et symbole de la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy que le Préfet Stefanini s’est précipité d’inaugurer alors même que ses cartons n’étaient pas totalement déballés.
Lors de la nomination des trois derniers préfets, on se disait : « celui-ci ne pourra pas être plus féroce que le précédent ». Au bout de quelques mois, on se ravisait. Avec ce nouveau Préfet, il n’a pas fallu attendre très longtemps avant de se convaincre que la politique préfectorale à l’égard des personnes en situation irrégulière sera bien pire que la précédente.