L’épisode homophobe que vient de connaître Twitter avec #TesUnPD et #SiMonFilsEstGay rappelle celui des messages violemment antisémites qui s’agrégeaient autour du hashtag #unbonjuif. Et comme les porteurs de haine ont plusieurs cordes à leur arc, voilà que le bal des racistes vient de s’ouvrir avec #SiMaFilleRamèneUnNoir.
Si nous devons constamment veiller, inlassablement dénoncer ces propos et poursuivre leurs auteurs, il ne faudrait pas nous laisser emporter. Ne jetons pas Twitter avec l’eau du bain dans laquelle pataugent les abrutis. Twitter n’est qu’un support de communication. Son appropriation, en particulier par les jeunes, a révélé de nouvelles formes d’expression et si on peut voir le pire en 140 caractères, on peut aussi y lire le meilleur.
Il y a des questions juridiques qui doivent être tranchées. C’est notamment le cas de la responsabilité juridique de Twitter. Peut-il rester silencieux quand des propos illégaux lui sont notifiés ? Est-ce que la loi du 21 juin 2004 sur la responsabilité de l’hébergeur lui est applicable alors qu’il n’a pas de siège social en France ? Ces questions devraient trouver un début de réponse après les plaintes récemment déposées pour provocation à la haine raciale portant sur la diffusion de messages antisémites .
En tout état de cause, il ne faudrait pas que Twitter soit l’arbre qui cache la forêt. Il y a des racistes, des antisémites, des homophobes. Censurer Twitter ne résoudra rien. Il est important d’adapter la culture de la police, de la justice, le l’Éducation Nationale, des associations militantes aux nouveaux enjeux que posent les réseaux sociaux. Une réponse systématique de ces parties prenantes aura pour effet de lever ce détestable sentiment d’impunité et participera efficacement à la lutte contre les discriminations.