Alors que la règlementation bordelaise impose aux bailleurs de s’enregistrer auprès de la mairie s’ils entendent louer leur appartement ou leur maison à des touristes, moins de 10% d’entre-eux ont effectué cette démarche. Nous avons décidé de communiquer au Maire de Bordeaux les 1000 annonces illégales les plus problématiques.
La rentrée universitaire approche à grands pas et de nombreux étudiants n’ont toujours pas de solution d’hébergement. Certains dorment d’ores-et-déjà dans leur voiture ou dans des lieux de fortune le temps de trouver un appartement. Les rares biens disponibles sur le marché de la location traditionnelle sont soit hors de prix, soit à la limite de l’insalubrité.
La location saisonnière n’est pas responsable de tout mais elle aggrave une situation très difficile pour celles et ceux qui cherchent un appartement à Bordeaux ou qui voudraient tout simplement le conserver. Face aux dégâts que provoque ce marché dérégulé, le Conseil municipal de Bordeaux avait, en juillet 2017, délibéré sur trois mesures :
1) la mise en place d’un numéro d’enregistrement
2) la limitation à 120 du nombre de nuitées proposées à la location saisonnière
3) au delà, l’obligation de compenser la disparition d’un bien à usage d’habitation en en recréant un de même taille et dans le même secteur
Depuis le 1er mars 2018, pour publier une offre de location saisonnière sur Airbnb ou sur une plateforme équivalente, le loueur doit donc faire figurer un numéro délivré par la commune après enregistrement. Une très faible partie de ces annonces comporte ce numéro ce qui signifie que la très grande majorité des loueurs enfreint la règlementation municipale.
L’Observatoire Airbnb a donc décidé de transmettre une liste d’annonces illégales au Maire de Bordeaux. Nous lui demandons de faire les vérifications nécessaires, de transmettre la liste à Airbnb pour que ces annonces soient immédiatement désactivées. Il est peu probable que la plateforme américaine obtempère, et nous attendons alors d’Alain Juppé qu’il mandate ses services pour réaliser les investigations nécessaires afin identifier les contrevenants et appliquer les sanctions qui s’imposent. Les amendes peuvent atteindre 50 000 euros au civil et 80 000 euros au pénal.
Nous pensons qu’il est temps maintenant de prendre le taureau par les cornes, nous ne pouvons plus laisser la location saisonnière vider certains quartiers de ses habitants, nous ne pouvons plus accepter que les jeunes et les familles modestes soient exclus ainsi de la Ville.
P.S. Nous ne communiquons pas au Maire de Bordeaux l’intégralité des annonces illégales. Les services de la Ville et de la Métropole ne sont pas suffisamment pourvus pour enquêter sur chacune d’entre-elles, il y en a plusieurs milliers. À cette liste d’annonces ne comportant pas de numéro d’enregistrement, nous avons soustrait celles qui concernaient les chambres pour ne conserver que celles qui proposaient des logements entiers. Dans cette nouvelle liste, nous avons sélectionné les 1000 annonces les plus actives (en fonction du nombre de commentaires laissés par les locataires). Par ailleurs, ce document ne mentionne aucune donnée personnelle.