Affaire Bordeaux.fr : le quotidien Sud Ouest en parle

[La bataille du portail|http://www.sudouest.com/160307/vil_gir_bordeaux.asp?Article=160307a4540.xml]%%% Par Julien Rousset, Journal Sud Ouest du 16 mars 2007 (page Bordeaux) « Bien réalisé » mais « coûteux » et « opaque ». Une fleur et deux piques. Matthieu Rouveyre, conseiller municipal (PS), vient de consacrer plusieurs billets de son blog au portail Internet de la mairie. Ces « post » ont succédé à une intervention du jeune élu lors du Conseil municipal, la semaine dernière. Et précédé le lancement d’une procédure : Matthieu Rouveyre vient de saisir le préfet et s’apprête à déposer un recours pour que soit annulée la décision justement prise par le conseil du 5 mars dernier. Pas d’appel d’offres. Que dit cette délibération ? Que l’exploitation et l’extension technique du site sont à nouveau confiées à la société Sopra. Ce groupe européen, dont le chiffre d’affaires tutoie le milliard d’euros, est spécialisé dans les technologies de l’information et a travaillé, entre autres, pour l’Insee, le ministère de l’Intérieur, l’ANPE, etc. Cette société avait été retenue par la Ville de Bordeaux fin 2002, au terme d’un appel d’offres de neuf mois, pour créer et exploiter, au niveau technique et graphique, le portail. Marché évalué, selon la délibération de 2002, à 3 millions d’euros d’investissement et à 1,5 million de fonctionnement, sur quatre ans. Ce marché vient d’être prolongé trois ans par cette délibération contestée du 5 mars. Cette fois pour une enveloppe inférieure (2 millions d’euros au maximum) vu qu’il s’agit surtout d’extensions. Matthieu Rouveyre attaque la délibération sur deux points. Il ne comprend pas, d’abord, que ce marché ait été reconduit sans appel d’offres. La mairie s’en remet au Code des marchés publics. Ce dernier autorise, pour des services complémentaires, à conclure sans « mise en concurrence » si un changement de prestataire implique un « inconvénient majeur ». En clair, du point de vue de la mairie, seul Sopra Group possède une parfaite maîtrise du site pour assurer sans traîner son extension; un changement de fournisseur compromettrait les bases techniques du portail. Matthieu Rouveyre, internaute aguerri, n’est pas de cet avis. « Le noyau du site, Weblogic, est téléchargeable gratuitement ! N’importe quel autre prestataire peut travailler dessus. » L’élu invoque l’attestation d’un informaticien, qui appuie son analyse. Sopra Group a-t-elle installé sur ce portail un moteur qu’elle seule peut exploiter ? Difficile à dire pour les non-initiés. Il faudra attendre le jugement du tribunal, d’autant que la société a refusé hier de s’exprimer sur ce sujet, faisant valoir son « devoir de réserve » auprès de son client, la mairie de Bordeaux. « Pointu mais cher ». Le militant socialiste fustige par ailleurs le coût du portail. « Six millions d’euros sur une période de sept ans. Soit la bagatelle de 850 000 euros en moyenne par an ! Je mets au défi quiconque de trouver une collectivité qui paie aussi cher son site », écrit Matthieu Rouveyre. Le secrétaire général de la mairie, Alain de Bouteiller, rectifie : « Ces chiffres sont les plafonds que nous avions fixés pour le marché; ils ne correspondent pas aux montants réellement déboursés. Sur 2003-2006, nous avons consacré 1,9 million d’euros d’investissement et 400 000 euros de fonctionnement à bordeaux.fr . » Soit 570 000 euros par an. La somme reste élevée. Matthieu Rouveyre rappelle que, lors de la refonte d’un site plus ambitieux, de 2003 à 2005, la mairie de Paris a elle aussi recouru à un prestataire extérieur pour 240 000 euros ans par an, un ordre de grandeur confirmé hier par ladite mairie. D’autres grandes villes font état de frais bien moindres pour leur portail. Mais contrairement à Bordeaux, elles travaillent en interne et proposent des sites plus rudimentaires, moins élégants, mais pas forcément moins dynamiques, que bordeaux.fr . « Un portail très beau et pointu, mais étrangement mort, faute de vidéos ou de forums », commentait hier le dircom d’une mairie comparable à Bordeaux. « Le portail bordelais est connu pour coûter cher. » Alain de Bouteiller n’en disconvient pas forcément. « Un, ce portail a représenté un coût élevé en développement. Deux, il n’en existe pas un seul au niveau national qui ait son niveau d’aboutissement. Et on va encore progresser, on veut surtout travailler à ça. Si on peut se passer de Sopra, on s’en passera vu que le marché n’a pas été notifié. Et on est prêts à discuter de tout ça avec Matthieu Rouveyre. »

  1. 16 mars 2007

    ou la la, sud ouest qui commencerait à etre plus neutre à Bordeaux, voila un scoop que cela ne m’étonnerait pas : continue à débusquer les petites anomalies ou copinages de toute sorte, le 1er coup de pied dans la fourmilière, tu viens juste de le mettre !!!!