Les conséquences liées à l’alcoolisation excessive sont dramatiques et nous nous félicitons d’une certaine prise de conscience du Préfet en la matière. Toutefois, nous dénonçons vigoureusement l’un des dispositifs qu’il vient de décider : la fermeture à 22h00 des épiceries de certaines communes de la CUB et notamment de Bordeaux.
Les épiceries bordelaises ne pouvaient plus vendre de l’alcool après 22h00. Désormais elles devront purement et simplement fermer à 22h00. Cette décision signe un aveu d’impuissance mais elle est surtout inefficace, injuste, et anti-sociale.
Ce nouvel arrêté préfectoral est un aveu d’échec d’une préfecture qui n’est pas capable de faire respecter l’interdiction de vente d’alcool au delà de 22h00. Au lieu de renforcer les moyens pour y parvenir, elle a recourt à une méthode radicale. Le Préfet compte-t-il demain faire interdire la circulation des automobiles sur son territoire faute de ne pas pouvoir faire respecter la sobriété au volant ?
Il s’agit d’une décision inefficace car ceux qui envisagent de passer une soirée fortement alcoolisée achèteront, comme ils le font aujourd’hui, leur boisson avant la fermeture des établissements. Par ailleurs, à notre connaissance, les personnes qui se sont noyées dans la Garonne se sont rendues ivres en bars ou discothèques et non après s’être approvisionnées dans une épicerie.
Cette fermeture des épiceries à 22h00 est injuste car elle montre du doigt des petits commerçants qu’on désigne comme principaux responsables du phénomène d’alcoolisation excessive. Par un tour de passe-passe, le Préfet créé un bouc émissaire fort utile. Par ailleurs, cette décision sanctionne aveuglement toutes les épiceries, qui trinquent pour une poignée d’entre elles qui ne respectent pas la réglementation.
Enfin, cette fermeture anticipée des épiceries est anti-sociale. On sait en effet que ces établissements sont des entreprises individuelles, permettant à des personnes économiquement fragiles de faire vivre leur famille. Si, aujourd’hui, ces épiceries sont ouvertes jusqu’à 00h00 ou au-delà, ce n’est pas pour l’amour du travail nocturne, c’est surtout pour permettre de faire la recette quotidienne nécessaire. Cette fermeture anticipée va précariser davantage ce tissu économique.
Nous ne remettons pas en cause toutes les propositions du Préfet qui entend lutter contre l’alcoolisation excessive et nous saluons d’ailleurs la création de la commission des soirées festives mais nous lui demandons instamment de revenir sur sa décision de fermeture anticipée des épiceries.
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