Bourse du Travail : Alain Juppé cherche-t-il à justifier son prochain désengagement ?

2012

Dans un courrier adressé à Philippe Madrelle le 11 septembre 2012 et qu’il a décidé de rendre public, Alain Juppé annonce que sans le financement du Conseil Général, il prendra l’initiative d’interrompre la rénovation de la Bourse du Travail. Le Maire de Bordeaux n’a jamais montré un enthousiasme débordant pour cet édifice mais nous sommes surpris qu’il prenne pour alibi un supposé désengagement du Département pour annoncer son renoncement. A la veille des journées mondiales du Patrimoine, Alain Juppé a simplement décidé de faire un coup médiatique.

Depuis plusieurs années, le Conseil général de la Gironde participe au financement de la rénovation de la Bourse du Travail. Cet engagement va delà des compétences obligatoires du Département et a été initié alors que la situation financière de l’institution était plus clémente que celle qu’elle connaît aujourd’hui. De 2002 à 2010, le Conseil Général a versé 914.694 euros (soit, comme convenu, 20% du montant initial des travaux).

Lors du Budget Primitif du Conseil général en date du 19 décembre 2011, un nouveau règlement d’intervention, prenant notamment en compte les contraintes budgétaires de l’institution, a décidé de réserver l’aide du Département aux communes les plus pauvres. Ainsi, les financements liés au patrimoine architectural concernent désormais les communes de moins de 15.000 habitants. Ce règlement d’intervention a été voté par les élus de la majorité d’Alain Juppé siégeant au Conseil général et n’a fait l’objet de leur part d’aucune réserve. C’est donc conscient que sa demande était irrecevable dans le cadre de ce dispositif qu’Alain Juppé a sollicité le Conseil général pour la nouvelle phase de rénovation.

Néanmoins, le Conseil général poursuivra son effort financier en direction de la Bourse du Travail, dans le cadre du Fonds départemental d’aide à l’équipement des communes mis à ma disposition pour le 5ème canton. Il ne s’agit pas vraiment d’une surprise pour le Maire de Bordeaux. En 2011, j’ai mobilisé cette enveloppe pour la fin de la restauration de l’Atrium. Cette somme a été actée par Hugues Martin (qui voulait là encore y voir un désengagement) dans un courrier du 21/11/2011 (“Je prends acte par ailleurs de votre proposition d’affection de 29.094 à l’opération Bourse du travail. Ce montant correspond à la part de financement HT demandée au Département pour la phase 4 de rénovation des façades de cet immeuble“).

En réalité, cette polémique inutile s’inscrit dans une campagne de dénigrement du Conseil général lancée par Alain Juppé le jour où le Département a refusé de financer le Grand Stade. Elle était plus ou moins intense en fonction du temps que lui laissaient ses divers mandats. Il faut croire qu’aujourd’hui, le Maire de Bordeaux a du temps à perdre.