En mars dernier, nous présentions la première étude sur le phénomène Airbnb à Bordeaux. Grâce à des données obtenues par Tom Slee, un « hacktiviste » canadien, nous avons pu établir l’ampleur de l’ « airbnbisation » de la capitale girondine. Nous avons pu démontrer que l’essentiel des logements étaient proposés à l’année et venaient donc durablement en diminution du parc locatif traditionnel. Les studios et T2, qu’occupent traditionnellement les jeunes, les personnes seules et les familles modestes, sont les plus proposés sur Airbnb. Le phénomène participe donc à vider le centre ville de certains de ses habitants.
À la suite de la publication de cette étude, j’ai été sollicité par des universitaires et des communes désireux de mener des enquêtes similaires.
Compte-tenu des ressources très importantes que requiert la récupération de ces données, il n’était pas possible à Tom Slee de mettre en place un observatoire permanent sur toute la France. C’est pourquoi, depuis plusieurs mois, je travaille sur un logiciel permettant la récupération de ces données. Cet outil et maintenant opérationnel. J’ai ainsi créé l’Observatoire Airbnb et je commence à publier en open-data les fichiers et les cartes qui seront utiles aux chercheurs, journalistes, élus et citoyens intéressés par cette « airbnbisation ».
Entre l’étude de mars et aujourd’hui, le nombre de logements bordelais proposés sur Airbnb a augmenté de 60%. C’est autant de logements en moins pour ses habitants. Moins de logements pour les jeunes, moins de logements pour les familles modestes et les classes moyennes. Il était grand temps de disposer de toutes les données pour savoir comment répondre à ce phénomène, à Bordeaux et ailleurs en France.