Plusieurs mois après la rentrée universitaire, des étudiants bordelais sont encore logés chez des proches, dans des squats, des caravanes ou autres logements de fortune. Ceux qui ont un toit peuvent toutefois enchainer les petits boulots précaires pour payer un loyer souvent supérieur à leur capacité financière. Certains sont obligés d’attendre la fermeture des sandwicheries du centre-ville pour se remplir l’estomac. On sait également que nombre de jeunes ont du purement et simplement renoncer à leurs études faute d’avoir pu suivre les enseignements dans des conditions décentes.
J’ai tiré la sonnette d’alarme il y a déjà plus de deux ans et avec la sociologue Johanna Dagorn, nous avons pu établir que le phénomène de la location saisonnière et l’airbnbisation de la ville avaient asséché l’offre de logements de petites surfaces. La presse a rendu compte de ces deux dernières rentrées calamiteuses pour beaucoup de jeunes.
Les effectifs d’étudiants sur la métropole (environ 88.000) devraient encore augmenter en septembre. Le nombre de logements nouveaux accessibles à cette population est encore très inférieur aux besoins si bien qu’il y a fort à craindre que la prochaine rentrée soit encore pire que les précédentes. Il est urgent d’anticiper !
Il existe des pistes pour tenter de répondre aux défis posés. Nous avons sollicité l’avis d’urbanistes, d’architectes, d’associations porteuses d’alternatives en la matière ; nous avons interrogé des étudiants et également des associations qui leurs viennent en aide. Nous avons synthétisé ces réflexions dans un document que nous adressons ce jour à celles et ceux qui peuvent intervenir : élus, bailleurs sociaux, le CROUS. Nous proposons par exemple l’installation en urgence de tiny houses, la rédaction d’un règlement imposant des résidences étudiantes dans le cadre de la dévolution du foncier à l’Université de Bordeaux, le soutien au développement de l’habitat partagé, …
Nous n’avons pas la prétention de répondre à la crise en un claquement de doigt, nous disons qu’il est temps de convoquer des états généraux du logement étudiant à Bordeaux et nous prions toutes les parties prenantes d’accepter de s’y associer.