Voici un billet qui s’inspire de mon intervention de ce jour au conseil municipal du 18 novembre 2013. Avec cette dernière modification du budget pour l’année 2013, les chiffres nous apprennent que la part des politiques « culture », « sociale » et « enseignement » dans le budget global a baissé. Si bien par exemple que le budget consacré au social à Bordeaux n’est plus que de 2,01% (entre deux et trois fois moins que ce que consacrent les autres villes à leur budget social).
Cette délibération modificative n°2 correspond en réalité au budget définitif pour l’année 2013. On sait qu’on ne pourra pas engager de dépenses supplémentaires. Autrement dit, on sait, avec ce document, poste par poste, les sommes que la ville a ou va encore engager cette année. Et il suffit donc de comparer ce budget définitif au compte administratif de 2012 pour savoir quelles sont les politiques qui ont été sacrifiées.
Je n’ai aucun problème pour expliquer la méthode de calcul et j’accepte sans difficulté la confrontation des résultats. Je me permets de donner un seul exemple de calcul pour ne pas être long mais également pour couper court à toute contestation.
Je disais dans mon intervention précédente que la culture perdait en fonctionnement et en 2013 2,46% du poids qui était le sien dans le compte administratif 2012. En 2012 et en fonctionnement, le budget culture était 51 184 310,00 sur un budget global en fonctionnement de 319 040 284,00, cela représente 16,04% du budget de fonctionnement. En 2013, les chiffres de cette DM2 nous disent que le budget fonctionnement de la culture est de 51 990 540,00 sur un budget total de fonctionnement de 382 646 757,00, soit 13,49%. Et 16,04 – 13,49 font bien 2,46%.
Faire ces calculs et un peu fastidieux et je comprends que certains élus soient à la peine mais c’est la seule manière de savoir si derrière le discours politique, il y a une réalité budgétaire qui corrobore les affirmations assenées ici et dans la presse.
Il y a trois politiques essentiellement sacrifiées : la culture, l’éducation et le social. Rapporter au budget global, chacune de ces politiques a fait l’objet de coupes budgétaires comparée au montant qui était le leur dans le budget précédent.
Ainsi, la politique culturelle perd 2,46% en fonctionnement et 9,96% en investissement du poids qui était le sien en 2012. On a donc d’un côté un matraquage publicitaire pour nous faire croire que la ville se préoccupe de culture et on constate que les sommes que le Maire engage disent l’inverse.
La politique Enseignement et formation (autrement dit, pour l’essentiel, les écoles) perd 2,14 % en investissement et 1,81% en fonctionnement en 2013 du poids qui était le sien en 2012. Et notons que cette politique est déjà très peu considérée dans le budget global (en 2013, la politique Enseignement et formation ne représente que 9,32% du budget global).
Enfin, et c’est de notre point de vue particulièrement dramatique. Alain Juppé a encore réussi à tailler dans le budget social puisque son augmentation est très inférieure à celle du budget global. Bordeaux compte deux adjointes dédiées à cette politique sociale, un événement ultra médiatisé (le forum social), un projet social mais là encore il y a les chiffres. En 2012, la politique sociale représentait 2,76% du budget global. En 2013, cette politique sociale ne représente plus que 2,01% du budget global*. C’est une honte, surtout quand on veut bien se rappeler qu’environ 25% de la population bordelaise vit sous le seuil de pauvreté.
* La somme consacrée au social en 2013 est 13.767.350 euros (193.212 en investissement et 13.574.138 en fonctionnement) sur un budget global de 684.602.169 (fonctionnement et investissement). Autrement dit, le social représente 13.767.350/684.602.169e du budget soit 2,01%.