Un centre gay et lesbien en plein remue-méninges (Sud-Ouest du 26/01/07)

((/images/Associatif/CGLBT/cglbt.jpg|Un centre gay et lesbien en plein remue-méninges|D)) Julien Rousset, journaliste de Sud-Ouest s’est fait l’écho de l’Assemblée générale de GIROPHARE :

Athénée municipal, quatrième étage, hier soir. Dans la petite salle 47, une quarantaine de personnes cogitent intensivement sur les statuts de l’asso qui, espèrent-ils, défendra un projet de centre gay et lesbien en Gironde, comme il en existe à Paris, Rennes ou Nantes. Une première version des statuts existe, un brouillon vite couvert de ratures : les débats n’épargnent aucun mot, surtout quand il s’agit de formuler noir sur blanc les objectifs de la future structure. Prévention du suicide. Les deux premiers de ces objectifs font l’unanimité. D’abord, « l’assistance en cas d’agression » et « la prévention du suicide ». Le centre se présente comme un rempart à la « sursuicidabilité », ou le fait que, selon des études, les jeunes homos sont davantage exposés au suicide que les autres adolescents. La « lutte contre les discriminations » passe aussi comme une lettre à la poste. Le troisième point évoque une reconnaissance « politique », mais le terme divise. «Ca fait un peu lobby quand même » s’inquiète Matthieu Rouveyre, président de la LGP, Lesbian and Gay Pride. Il est lui-même socialiste mais redoute que l’association soit étiquetée. Ce soir, la LGP, clairement à gauche, a invité l’Autre cercle, un club qui intervient en entreprise, plutôt classé à droite. D’autres collectifs participent, comme Wake Up, centré sur les étudiants gay, Contact, les parents d’homos, Mutatis Mutandis, les transsexuels. Finalement, plutôt que « politique », le mot « citoyen » mettra tout le monde d’accord. Mais voilà que l’article suivant mentionne une reconnaissance « culturelle », et réveille un débat sans fin : « existe-t-il une culture gay? » La discussion est assez vite pliée. Quelques-uns ont dit non, mais la plupart des participants disent plutôt oui. Va pour la reconnaissance culturelle ! « Une façon d’indiquer qu’on pourra aussi organiser des expositions » relève une intervenante. Nouveau remue-méninges sémantique sur l’éventail des personnes visées par le projet de centre. Certes, « gay », « lesbienne », « bi », et « trans ». Mais les hétéros seront-ils indésirables dans le futur CGL? Là encore, magie de la formule : le CGL s’adressera aussi « aux personnes en questionnement ». Comprendre, des gens qui doutent de leur orientation sexuelle, ou des hétéros qui ont dans leur entourage immédiat un jeune homosexuel. Fréquence des AG, quorum… la suite des échanges sera plus ordinaire. Ces statuts devraient être déposés bientôt; une équipe se constituera en bureau, avant de chercher des sous, et un lieu, si possible sur Bordeaux. Par commodité, mais aussi parce que la ville garantit un anonymat de nature à rassurer d’éventuels usagers.

(Photo Alexandre Sioc’han de Kersabiec) A côté de moi : Marion de Vilmorin, présidente de Wake Up