Un citoyen qui espère “retrouver un intérêt pour les débats citoyens, pour les programmes des partis”. Un politique qui se lance dans une “aventure” qu’il n’estime “ni artificielle, ni vaine”. Un autre qui “entend dialoguer directement avec tous ceux qui veulent participer au débat public”. En quelques semaines, la politique française s’est entichée d’un nouvel outil de communication : les weblogs. Elle l’apprivoise avec plus ou moins de succès, suivie de près par une communauté scrupuleuse auprès de laquelle elle espère donner un coup de frais à son image.
“Réactions informelles”
Carnet de bord facile à publier et à mettre à jour, souple et réactif, le weblog est l’outil idoine pour l’expression et le débat sur Internet. C’est partant de cette idée que les quelques pionniers français des weblogs politiques se sont lancés, timidement, dans l’aventure. “C’est un outil de démocratie directe intéressant, qui permet de faire passer les idées, et d’obtenir les réactions informelles du public”, expliqueOlivier Ferrand, conseiller de Dominique Strauss-Khan, qui a lancé son weblog la semaine dernière. “Les hommes politiques ont aimé l’idée de retour, de commentaires sur ce qu’ils écrivent”, explique Loïc Le Meur, qui a lancé la plate-forme U-Blog en France. C’est lui qui a suggéré à DSK et Jean-François Copé, entre autres, de lancer leur carnet. “Le weblog est excellent moyen d’offrir un accès plus direct aux politiques, à la fois par un discours moins froid, plus personnel, et par la facilité avec laquelle s’y lancent les débats”. Jean-Charles Bossart, qui gère celui de Jean-François Copé, se réjouit de “dialogues qui sortent de la sphère militante trop manichéenne”. Donner de soi-même Matthieu Rouveyre a aidé Alain Rousset, président PS du Conseil régional d’Aquitaine, à lancer son weblog en novembre dernier. Il confirme : “affublé d’une casquette institutionnelle, il voulait donner un aspect plus humain à son site”. De fait, sur son carnet, Alain Rousset tient à écrire longuement, “en prenant un temps de recul”, afin de transcrire “les traces et les impressions que laisse un événement”. “J’ai été surpris de la rapidité avec laquelle il a assimilé le principe”, explique Matthieu Rouveyre, qui précise qu’il ne “sert à rien de faire un weblog si c’est pour y faire de la politique politicienne. Il faut donner de soi-même pour que ça devienne un outil de démocratie participative”. Arrivés un peu après Rousset, les autres pionniers ont plus de mal à s’adapter aux weblogs et à leurs exigences. Celui de Jean-François Copé est encore froid et brouillon. Celui de Santini tout jeune. Le weblog de Dominique Strauss-Kahn a d’abord été très impersonnel, avant que de nombreuses réflexions d’internautes l’amènent à s’y investir plus. Communauté scrupuleuse Car la communauté des webloggers est à la fois très soudée et scrupuleuse. “20 minutes après le lancement du weblog, nous avions déjà 15 commentaires”, explique Olivier Ferrand. Des réflexions pointues, réclamant de l’implication, de la proximité. “Les internautes sont très durs”, explique Loïc Le Meur : “or, un espace si ouvert, ce n’est pas naturel pour un homme politique”. Sévères, mais corrects : “c’est décontracté, nous n’avons eu à modérer aucun propos. C’est un bon signe de vitalité démocratique”, se réjouit Olivier Ferrand. Les weblogs sont-ils donc l’avenir de la politique? Non, affirme-t-il : “ils concernent un public très ciblé. Et cela ne remplacera pas les meetings”.
“Les hommes politiques ont aimé l’idée de retour, de commentaires sur ce qu’ils écrivent”, explique Loïc Le Meur, qui a lancé la plate-forme U-Blog en France. C’est lui qui a suggéré à DSK et Jean-François Copé, entre autres, de lancer leur carnet. “Le weblog est excellent moyen d’offrir un accès plus direct aux politiques, à la fois par un discours moins froid, plus personnel, et par la facilité avec laquelle s’y lancent les débats”. Jean-Charles Bossart, qui gère celui de Jean-François Copé, se réjouit de “dialogues qui sortent de la sphère militante trop manichéenne”.
Donner de soi-même
Matthieu Rouveyre a aidé Alain Rousset, président PS du Conseil régional d’Aquitaine, à lancer son weblog en novembre dernier. Il confirme : “affublé d’une casquette institutionnelle, il voulait donner un aspect plus humain à son site”. De fait, sur son carnet, Alain Rousset tient à écrire longuement, “en prenant un temps de recul”, afin de transcrire “les traces et les impressions que laisse un événement”. “J’ai été surpris de la rapidité avec laquelle il a assimilé le principe”, explique Matthieu Rouveyre, qui précise qu’il ne “sert à rien de faire un weblog si c’est pour y faire de la politique politicienne. Il faut donner de soi-même pour que ça devienne un outil de démocratie participative”.
Arrivés un peu après Rousset, les autres pionniers ont plus de mal à s’adapter aux weblogs et à leurs exigences. Celui de Jean-François Copé est encore froid et brouillon. Celui de Santini tout jeune. Le weblog de Dominique Strauss-Kahn a d’abord été très impersonnel, avant que de nombreuses réflexions d’internautes l’amènent à s’y investir plus.
Communauté scrupuleuse
Car la communauté des webloggers est à la fois très soudée et scrupuleuse. “20 minutes après le lancement du weblog, nous avions déjà 15 commentaires”, explique Olivier Ferrand. Des réflexions pointues, réclamant de l’implication, de la proximité. “Les internautes sont très durs”, explique Loïc Le Meur : “or, un espace si ouvert, ce n’est pas naturel pour un homme politique”. Sévères, mais corrects : “c’est décontracté, nous n’avons eu à modérer aucun propos. C’est un bon signe de vitalité démocratique”, se réjouit Olivier Ferrand.
Les weblogs sont-ils donc l’avenir de la politique ? Non, affirme-t-il : “ils concernent un public très ciblé. Et cela ne remplacera pas les meetings”.