Le journal Sud Ouest dans son édition du 19 novembre nous apprend que Patrick Stefanini, Préfet de la Gironde, Préfet d’Aquitaine est présent lors de réunions associant d’autres amis du Maire de Bordeaux comme ses anciens et son actuel directeurs de cabinet.
Nous le rappelions il y a quelques mois, Patrick Stefanini, théoricien du Ministère de l’identité nationale se charge depuis longtemps des basses besognes. En 1996, alors qu’il est directeur adjoint du cabinet d’un Alain Juppé Premier ministre, il ordonne l’évacuation illégale et musclée de l’église Saint-Bernard occupée par des sans papiers. C’est toujours ce même Patrick Stefanini qui sera condamné avec Alain Juppé dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris (10 mois de prison avec sursis pour recel de prise illégale d’intérêt).
Selon le quotidien régional, les réunions en question envisageraient la relève du Maire de Bordeaux. Mais de notre point de vue, l’échéance discutée n’est pas aussi lointaine que l’élection municipale de 2020. En effet, ces réunions pourraient très bien attendre 2014 ou au minimum la fin de l’élection présidentielle. Non, il est plus probable que tout ce beau monde se retrouve pour préparer l’élection législative de 2012 contre la socialiste Michèle Delaunay (qui s’interroge elle aussi) et c’est ce qui expliquerait la présence, également révélée par Sud Ouest, de Madame Siarri dont on dit qu’elle pourrait être la candidate suppléante de Monsieur Juppé.
En tout état de cause, quelque soit l’échéance politique débattue dans ce cercle très fermé des amis d’Alain Juppé, Patrick Stefanini franchi une fois de plus la ligne rouge. Rappelons qu’un Préfet est en tout premier lieu contrôleur de la légalité des actes des collectivités territoriales. Comment imaginer une seule seconde un examen attentif de la part de la préfecture des délibérations du Conseil municipal de Bordeaux ? Comment croire que l’ami d’Alain Juppé mettrait ce dernier en difficulté en soulevant l’éventuelle l’illégalité d’un texte comme le contrat PPP du Grand Stade ou encore celui de la Cité municipale ? Quelle confiance les élus socialistes doivent-ils accorder à celui qui est en charge des discussions sur l’intercommunalité en Gironde ?
Il y a quelques années, Patrick Stefanini confiait “Je déteste les socialistes” (Marianne du 2/12/2002). Vraisemblablement, cette haine qu’il met au service d’Alain Juppé, en dehors de toutes les règles républicaines, lui est chevillée au corps. Dans ces conditions, Patrick Stefanini ne peut pas remplir dignement son rôle de Préfet et il doit démissionner.