Naïma Charaï, conseillère régionale PS et suppléante du député-maire (EELV) de Bègles Noël Mamère, a été entendue une heure par la police jeudi à Bordeaux après la plainte d’une association anti-IVG pour entrave à la liberté de manifestation, a constaté un journaliste de l’AFP.
Mme Charaï était soutenue par une quarantaine de personnes, dont des membres d’associations féministes ou oeuvrant en faveur des Droits de l’Homme, et une quinzaine d’élus PS, EELV et Modem.
L’association “Oui à la vie” a porté plainte contre elle, pour entrave à la liberté de manifestation et organisation de manifestation n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration préalable, après la publication par Mme Charaï sur son compte Facebook de la photocopie d’un tract féministe appelant à la tenue d’une contre-manifestation à celle de “Oui à la vie”, le 21 mai dernier et Bordeaux.
Les deux manifestations, soigneusement encadrées par la police, s’étaient déroulées sans heurt à quelque 300 mètres de distance. “Oui à la vie” a poursuivi aussi des associations, mais Mme Charaï est la seule personne physique contre laquelle une plainte a été déposée. A sa sortie, elle a affirmé “qu’à aucun moment (elle n’a) participé à l’organisation de cette manifestation”.
Elle a considéré que “Oui à la vie” “ne peut décemment pas convoquer des élus de la République dans un commissariat de police” et annoncé qu’elle portait plainte elle-même pour “accusations diffamatoires et mensongères”.
Noël Mamère, présent également, a jugé que c’est “un scandale” qu’on “déclare recevable cette plainte d’un groupuscule d’extrême-droite et d’intégristes religieux”. Il s’est dit “consterné de voir que même les plus hauts responsables de l’Eglise se sont rendus d’une certaine manière complices de ces gens par leur hypocrisie”.
Mathieu Rouveyre, conseiller municipal PS et conseiller général, a considéré, par allusion à l’origine marocaine de Mme Charaï, que celle-ci avait affaire à “des nostalgiques des croisades”, alors, a-t-il dit, “qu’on était tous à la manif”.
Le groupe socialiste, PRG et apparentés du Conseil régional d’Aquitaine a également soutenu Mme Charaï dans un communiqué.