Compte-tenu du manque de place accordée à l’opposition dans le journal municipal de Bordeaux, la Tribune du groupe socialiste que j’ai rédigée va être partiellement tronquée. Voici le texte intégral :
Le dynamisme d’une ville tient en partie à la bonne santé de ses commerces et à la présence nombreuse de ses artisans. Cette ambition nécessite que le pouvoir municipal soit davantage une solution qu’une source de difficultés pour les PME. Le Maire de Bordeaux ne s’est jamais montré très attentif au développement des petites entreprises bordelaises et il mène maintenant une politique hostile vis-à-vis de certaines d’entre-elles.
Des épiceries à l’agonie
Depuis que le Maire de Bordeaux a réclamé la fermeture à 22h00 des épiceries, au moins huit d’entre-elles ont mis la clé sous la porte selon l’association qui les fédère. Supposée lutter contre l’alcoolisation excessive, cette mesure inefficace a eu pour seule conséquence de stigmatiser ces commerçants et de les plonger ainsi que leur famille dans le désarroi économique. Nous réclamons que soit levée cette fermeture anticipée et que le Maire prenne l’initiative d’inviter les épiciers bordelais aux discussions concernant le plan global de prévention de l’alcoolisation.
Des taxes d’occupation du domaine public fortement augmentées
Il est normal que l’utilisation du domaine public par des entreprises fasse l’objet d’une contrepartie financière au profit de la collectivité à condition qu’elle soit juste et justifiée. Fin septembre, Alain Juppé a fait voter une forte augmentation de ces droits d’occupation du domaine public. Certains commerces vont être fortement pénalisés, ce sera notamment le cas des marchands qui déballent à l’extérieur (certains d’entre-eux verront la facture augmenter de 180% !). Nous avons demandé au Maire de desserrer la pression fiscale sur ces petites entreprises et lui avons proposé d’autres sources de financement. En effet, il existe une catégorie d’enseignes que le Maire de Bordeaux refuse de taxer : les banques. En installant des distributeurs automatiques de billets, les agences bancaires font le choix de recevoir leurs clients sur la voie publique et elles devraient donc être mises à contribution pour cela. La ville de Nantes par exemple a mis en place cette taxe et il n’y a pas de raison qu’Alain Juppé continue pour sa part à leur faire un tel cadeau.
Des artisans malmenés
Ceux qui ont eu un jour besoin d’un plombier, d’un peintre ou d’un menuisier à Bordeaux savent combien il est difficile d’obtenir une intervention rapide. Il y a plusieurs raisons à cela et des solutions sont recherchées, notamment du côté de la Chambre de métiers. Toutefois, là encore, le Maire de Bordeaux est assez peu enclin à faciliter la vie de ces petits entrepreneurs. La circulation en ville est déjà un calvaire mais se garer le temps de l’intervention relève du miracle. Si jamais l’artisan décidait de braver les règles d’usage, il écopera à coup sur d’une amende dissuasive. Nous demandons au Maire de Bordeaux d’être plus réceptif aux attentes des artisans bordelais et de réfléchir à des mesures comme la sanctuarisation de places de stationnement dédiée à ces PME. Par ailleurs, il existe de nombreux locaux vides à Bordeaux, notamment en rez-de-chaussée d’immeubles et il est probable que certains d’entre-eux conviendraient à des artisans qui décideraient de s’installer en ville. Nous proposons à Alain Juppé d’examiner cette proposition en prenant l’initiative d’une concertation avec les parties prenantes et les chambres consulaires.