Lorsque j’ai révélé que les ratios d’endettement de la Ville de Bordeaux étaient maquillés, le Maire a d’abord nié avec le succès qu’on connaît. Le lendemain, il a dénoncé une attaque venant de l’Elysée. Malgré sa page entière dans Sud Ouest pour faire développer cette théorie par son directeur de cabinet, cette thèse grotesque n’a eu que très peu d’échos. C’est pourquoi Alain Juppé s’essaye à une autre stratégie aujourd’hui dans le journal. Il tente de faire diversion en pointant du doigt le Département. Jugez plutôt :
“Puisque M. Rouveyre est conseiller départemental, je suis allé voir le compte administratif du Département. Il a un PPP important de 102 millions pour les six maisons départementales de la solidarité… Non seulement le ratio incluant cette dette de PPP ne figure pas dans le tableau récapitulatif, mais la dette ne figure pas non plus dans l’article 1675 du compte administratif : elle ne figure pas du tout.”
Voilà donc l’alpha et l’oméga de la défense d’Alain Juppé. Le Département aurait commis selon lui le même forfait. Il en est sûr, la dette PPP du Département ne figure pas dans nos ratios.
Et pour cause. Lorsque le Département a fait réaliser certaines de ses Maisons Départementales de la Solidarité et de l’Insertion (MDSI) dans le cadre d’un PPP, il s’est substitué au partenaire privé pour le volet financier. Autrement dit, la dette contractée l’a été par le Département et non par l’entreprise (ce qui nous a permis de bénéficier de taux bien plus avantageux). Nous n’avons pas de mention de “dette PPP” dans le document administratif puisque précisément, ce n’est pas une dette PPP. Ce qui signifie que notre encours de dette comprend bien celle qui a été nécessaire à la construction des MDSI et cela signifie également que notre ratio d’endettement est parfaitement juste.
Encore une fois, Alain Juppé fait la démonstration de sa très faible connaissance des dossiers et de sa fragile défense.