Alors que prend effet ce 1er mars une réglementation municipale encadrant la location saisonnière, l’Observatoire Airbnb publie un nouveau relevé des offres proposées sur cette plateforme à Bordeaux.
Pour rappel, l’Observatoire Airbnb récupère l’ensemble des offres pour un territoire donné et publie en opendata l’ensemble des informations collectées.
Au 28 février 2018, on compte 12.381 offres sur Airbnb à Bordeaux (+88% en 1 an), dont 9.682 logements entiers (+91% en 1 an). Si l’augmentation n’est pas aussi forte qu’entre 2016 et 2017 (+113% sur la totalité des logements, +134% sur les logements entiers), elle reste significative et particulièrement préoccupante.
En examinant les disponibilités de ces biens et après avoir exclu la location des seules chambres, on remarque que plus de 80% des offres sont exclusivement dédiées à la location saisonnière, ce qui signifie que dans certains quartiers, les touristes remplacent durablement les habitants. On sait que la rentabilité des logements proposés à la location touristique est bien plus forte que celle des logements relevant de la location traditionnelle et c’est pour une bonne part ce qui explique le succès de ce type de locations.
L’augmentation de la taxe sur les résidences secondaires, tout comme l’obligation pour les loueurs de s’enregistrer auprès de la Mairie à compter de demain ainsi que la limitation du nombre de nuitées, vont dans le bon sens et nous ne pouvons qu’espérer qu’elles seront rapidement suivies d’effets. Il est toutefois à craindre que cela ne suffise pas. Paris, qui a pris des mesures similaires il y a déjà plusieurs mois voit toujours augmenter le nombre de logements qui basculent sur Airbnb.
Pour lutter efficacement contre la confiscation des logements provoquée par la location touristique, la Ville de Bordeaux devra probablement baisser le nombre de nuitées autorisées, réaliser de réels contrôles et accepter de faire un effort supplémentaire de construction de logements sociaux.
Le phénomène d’airbnbisation impactant tout particulièrement les plus modestes et les étudiants, la Ville de Bordeaux doit mettre en œuvre une politique volontariste et ambitieuse pour protéger ses habitants et garantir le « droit à la Ville » pour tous.