Lors du Conseil municipal de lundi (29 janvier 2007), je m’opposais, avec mon groupe, à la délibération proposée par M. Juppé et qui visait à financer les sociétés de production de l’émission « Tenue de soirée » présentée par Michel Drucker à Bordeaux ce week-end du 3 février. Je ne suis absolument pas hostile à cette émission, tout au contraire, mais je trouvais un peu fort que la collectivité aide financièrement des sociétés privées déjà très lucratives (DMD, société de Michel Drucker appartient au groupe [Endemol : 40 milliards de bénéfices cumulés depuis 1998|http://fr.transnationale.org/entreprises/endemol_entertainment.php]) et je faisais observer trois choses au Conseil municipal. En premier lieu, je trouvais aberrant de faire payer le contribuable deux fois. En effet, en tant que téléspectateur, il est assujetti à la redevance télé qui vient justement financer ce type d’émission. Lorsque M. Juppé décide de voter une délibération visant à prendre en charge les coûts logistiques d’installation du studio d’une part et à régler pour 45 000 euros HT de frais d’hébergement de l’équipe télé d’autre part, il met les citoyens bordelais une deuxième fois à contribution. Je faisais observer en second lieu que j’avais interrogé d’autres communes ayant accueilli cette émission et que Lille par exemple n’avait pas délibéré pour la financer. D’après mes informations, Martine Aubry aurait même expressément refusé. Elle acceptait volontiers que l’émission vienne, elle acceptait que la collectivité prenne en charge le soutien logistique mais ne voulait pas payer davantage. La Convention entre Bordeaux et les producteurs de « Tenue de soirée » comprend quatre articles, les trois premiers nous intéressent :
1) La Mairie de Bordeaux s’engage à fournir un soutien logistique et technique par le biais de ses services pour l’installation de la structure pour la réalisation de cette émission.
Il s’agit des frais que toutes les villes dans lesquelles l’émission s’est tenue ont pris en charge (équivalent de 30 000 euros pour Lille). Ces frais n’ont pas été chiffrés par la Mairie. M. Juppé n’a pas indiqué au Conseil municipal les prestations et leur coût relevant de ce « soutien logistique et technique ». 10 000, 20 000, 50 000 euros ? On ne sait pas.
2) La Ville de Bordeaux s’engage à prendre à sa charge l’hébergement de l’équipe technique et de production (1200 nuitées au total). 3) Le coût de cette prestation est évalué à la somme de 45 000 euros HT
Ce sont ces frais qu’il nous semble exagéré de prendre en charge. En dernier point, j’alertais M. Juppé sur l’article L. 52-1 du Code électoral qui, dans son alinéa 2 indique :
« A compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d’une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin « .
Sachant que M. Juppé est candidat aux législatives sur la 2nde circonscription, il faudra veiller, dans l’hypothèse où il est l’invité de Michel Drucker, à ne pas enfreindre cet article.
9 février 2007 -
d’autant qu’on ne peut pas dire que l’émission ait fait la promotion de la ville… on a surtout vu et parlé du tram qui marche pas.
ça fait cher pour si peu de pub.
à moins que voir juppé sourire soit si exceptionnel que ça vaille une telle dépense publique…
12 février 2007 -
Cela n’a pas grand chose à voir avec votre réclamation au Conseil Municipal, mais l’émission était plus un « hommage implicite » à Mr Canteloup qu’une véritable émission sur Bordeaux. Combien de minutes était-il à l’écran, sur la durée de l’émission ? Canteloup est « relativement » drôle, pendant dix minutes. Pendant deux heures et demi… Non merci.