La Mairie de Bordeaux réduit de 46% sa participation aux programmes financés par le FDAEC (fonds départemental d’aide à l’équipement des communes) pour attribuer cette somme aux nouvelles créatures politiciennes de Monsieur Juppé : les adjoints de canton. Sur l’enveloppe globale, c’est 15% en moins pour les investissements communaux : 15% en moins pour les écoles, les RPA, les centres d’animation, les gymnases … Moins pour l’équipement de la commune, plus pour le clientélisme ! On nous disait que ces adjoints de canton seraient un plus pour les quartiers, que leur proximité politique avec le Maire de la Ville leur permettrait d’obtenir des financements supplémentaires pour leurs territoires. Que nenni ! Leur budget dérisoire provient des suppressions de crédits alloués aux opérations financées dans leur majeure partie par le Conseil général. Le budget de ces adjoints confirme ce que nous dénoncions : ils sont des gadgets de Monsieur Juppé destinés à neutraliser les conseillers généraux de gauche de Bordeaux. Petit récit d’une grande arnaque. Le FDAEC est un dispositif qui permet au Conseil général de subventionner des investissements exclusivement communaux (travaux ou équipements). Ce dispositif est facultatif, les Conseils généraux ne sont pas dans l’obligation de le mettre en place, si bien que très peu (trois à notre connaissance) de Conseils généraux y ont effectivement recouru. La règle du jeu est relativement simple : au terme d’une concertation avec les communes concernées et dans le cadre de l’enveloppe de crédits affectée à son canton, le Conseiller général décide, chaque année, quels sont les programmes à subventionner dans le canton étant entendu que les communes doivent assurer au moins 20% du financement des programmes en question, le reste étant à la charge du Conseil général. Prenons l’exemple d’une classe d’école qui doit être rénovée, le montant des travaux étant de 10 000 euros. La mairie doit, au minimum, prendre en charge 2 000 euros, le Conseil général financera le reste. Soulignons qu’il s’agit bien de travaux et d’équipements qui, en vertu de la loi, relèvent de la responsabilité exclusive de la Mairie. L’aide du Conseil général, rappelons-le, n’est que facultative. Dans un autre département que la Gironde, la commune devra se débrouiller toute seule pour financer cette rénovation. C’est la raison pour laquelle bien des municipalités vont au delà des 20% de participation. En effet, le FDAEC est une réelle opportunité pour réaliser des travaux ou acquérir du matériel nécessaire sans pour autant grever le budget communal. Jusqu’à présent, la Mairie de Bordeaux participait aux programmes FDAEC à hauteur de 35%. C’en est terminé, elle revient dorénavant à une participation minimum. Lors du Conseil municipal du 19 mai, le Maire de Bordeaux va attribuer aux adjoints de canton leur budget qu’il appelle judicieusement “fonds d’intervention local”. Ce fonds sera destiné, nous dit le projet de délibération, aux investissements de proximité de la ville et aux subventions aux associations. L’enveloppe totale (tous cantons confondus) est de 310 800 euros dont 210 800 euros proviennent de crédits affectés jusqu’à présent dans le cadre du FDAEC. Autrement dit, 70% du budget de chacun des adjoints de canton provient d’un transfert de fonds. De la responsabilité du conseiller général pour financer des investissements communaux, ces sommes échouent dorénavant dans les mains de l’adjoint de canton pour du soupoudrage associatif essentiellement. Regardons __les chiffres du 5ème canton__ : FDAEC%%% Enveloppe du Conseil général : 87 713 euros%%% Enveloppe de la ville : 21 929 euros (au lieu de 47 230, soit 46% de suppression de crédit)%%% Enveloppe totale : 109 642 euros%%% Fonds d’intervention local%%% Crédit venant du FDAEC : 25 301%%% Budget complémentaire : 10 699%%% Bilan des courses : l’adjoint de canton, aussi proche soit-il de Dieu, ne va ramener que 10 000 euros annuels au canton. Le reste, il le pique au FDAEC. Dans la mesure où ce fonds d’intervention local n’est pas destiné à financer exclusivement de l’investissement communal, ce dernier, pour le canton perdra jusqu’à 15%. Ce sont des équipements en moins pour les écoles, des travaux impossibles à réaliser, … Certes, on nous rétorquera qu’il n’y a pas que l’argent dans la vie, mais peut-on m’expliquer quelles sont les marges de manœuvre de cet adjoint de canton ? En amputant de 15% le FDAEC au profit du fonds d’intervention local, le maire de Bordeaux organise une concurrence stérile qui va contre les intérêts des quartiers. Ce fonds d’intervention local exprime à lui seul toute l’inconsistance de ces postes d’adjoints de canton. Ils ne sont, en réalité qu’un outil politicien pour tenter de reprendre la main sur les cantons détenus par la gauche. Dommage que cette stratégie fumeuse se fasse sur le dos des quartiers et des citoyens.
Le budget des adjoints de canton : de la politique politicienne au détriment des quartiers
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14 mai 2008
10 juin 2008 -
Il est claire que M. Juppé ce devait de reagir après la déroute prise aux cantonnales.Sa réaction: les ajoints de canton. . . Personellement je trouve cette reaction puerile de plus qu"elle ne fait qu’accentuer les clivages gauche-droite au détriment du role du conseiller général qui selon moi ne peut exercer pleinement ce pourquoi il a été elu c’est a dire représenter et aider les citoyens de son canton au sein du département.
M.Juppé nous montres une fois de plus l’étendue de son hyprcrisie à travers cette pseudo tentative de mainmise sur les cantons
A bon entendeur salut!