Impôts locaux : en mars et ça repart ? Bordeaux7 25/11/08

Dans un contexte économique tendu, la majorité municipale promet de “maîtriser” la fiscalité mais elle ne pourra pas dire avant le mois de mars, si les impôts locaux augmenteront ou pas. Bien malin celui qui pourrait dire après la séance publique du conseil municipal d’hier, si les impôts locaux augmenteront ou non l’année prochaine à Bordeaux. Parce qu’il faut bien dire que le débat d’orientations budgétaires d’hier, censé éclairer les Bordelais sur l’utilisation de l’argent public, n’était pas facile à décrypter.

La majorité, Alain Juppé en tête, a expliqué en présentant ce budget résolument tourné vers le développement durable, qu’il n’y aurait «pas d’alourdissement de la fiscalité». On se souvient pourtant que l’an passé, Jean-Paul Jauffret, alors adjoint aux finances de la mairie de Bordeaux avait annoncé la même chose. Quelques mois plus tard, la Ville avait finalement revu sa copie et expliqué que la DGF (Dotation globale de fonctionnement, l’enveloppe versée par l’Etat aux communes) étant ce qu’elle était, Bordeaux se voyait dans l’obligation d’augmenter les impôts. Cette année, le maire et son nouveau “Ministre des finances” Hugues Martin ont été plus prudents. Dans le contexte national et international actuel, ils ont expliqué que les impôts n’augmenteraient pas… sous réserve que les bases d’imposition (qui seront connues en mars) ne diminuent pas de manière inconsidérée elles non plus. Et ils l’ont écrit noir sur blanc : “L’Etat ne nous ayant pas fourni d’explication rationnelle au ralentissement rencontré en 2008, je n’exclus pas a priori que celui-ci se poursuive. Nous aviserons en fonction des bases qui nous seront notifiées. C’est donc à ce moment-là seulement que le Conseil Municipal pourra se déterminer sur les taux d’imposition.”

Des explications qui n’ont -cela va sans dire- pas convaincu l’opposition. Jacques Respaud (PS) s’est étonné que la majorité ne parle plus «de stabilité fiscale, mais de maîtrise fiscale.» Avant d’ajouter : «Cela veut dire que la fiscalité va augmenter d’au moins 5%.» Matthieu Rouveyre (PS) a été encore plus offensif : «Un quart des Bordelais vivent sous le seuil de pauvreté et vous ne proposez strictement rien ! Remboursez tout ou partie de la taxe d’habitation des plus pauvres !». “Banco !”, lui a répondu Alain Juppé. “Si le Conseil Général exonère de la taxe d’habitation, tous les Bordelais en dessous du seuil de pauvreté, je suis prêt à regarder ce que la ville peut faire.” Rendez-vous est donc pris au mois de mars. On saura à ce moment-là qui voyait juste et surtout si les impôts des Bordelais augmentent ou pas. Sébastien Marraud

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