A l’occasion du séminaire sur le projet de Grand Stade à Bordeaux organisé à la CUB ce 2 octobre par Vincent Feltesse, j’ai pu interpeller le président du club des Girondins de Bordeaux. Je publie ici mon intervention pour expliquer ma position vis-à-vis de ce projet.
Monsieur le président Triaud, Merci pour ces exposés. Avant toute chose, je précise que je regarde le football, que j’ai plaisir à encourager mon équipe. Je me réjouis de son classement. Aujourd’hui, les élus communautaires sont invités à se mettre à votre place. Pas à la place des spectateurs. Pour ma part, en tant qu’élu, je n’ai jamais été saisi par un fan de foot ennuyé par le stade actuel.
Je me mets à votre place et je vous invite à la réciproque. ¼ des 255 000 habitants de Bordeaux vivent sous le seuil de pauvreté. Comme de très nombreux français, ils sont frappés par le chômage. Ils n’ont pas de quoi se loger. Pour certain d’entre eux, ils n’ont pas de quoi manger. 230 millions d’euros pour 36 heures de spectacle par an. 100 millions d’argent public, on règle le problème du logement social à Bordeaux.
Vous pouvez nous donner des études fiables sur les retombées économiques ? A part les marchands de merguez et saucisses qui jouxtent le stade les soirs de match ? Aujourd’hui, vous nous parlez de buisness plan, vous nous expliquez que l’on doit obéir aux normes de l’UEFA, vous nous dites qu’un bon moyen pour se débarrasser des hooligans, c’est de mettre la place à 120 euros. A 120 euros, ici, c’est les plus pauvres que vous n’aurez plus.