Festival Cinémarges à Bordeaux du 30 avril au 5 mai

Le Festival Cinémarges a 10 ans ! 10 ans d’engagement au service d’une idée un peu folle : explorer les sexualités en marge et les questions de genres à l’écran. Faire sortir les films queer du placard. Se présentant au public comme autant de miroirs « re-formants » des subcultures d’où ils émanent, ces films en restituent les expériences sensibles comme la force critique, les évolutions comme les révolutions. La programmation de cette année fera écho à la foisonnante production des années 90 qui a poussé le festival à naître.

Retour sur le New queer Cinema, courant imprégné par l’idée que les identités sexuelles sont des constructions sociales autant que fantasmatiques et qu’il fallait que les formes narratives soient à la hauteur expérimentale de ces jeux de rôles sexuels. Au programme, cinq cinéastes de cette vague engagée dans la transgression des normes sexuelles et esthétiques : Tom Kallin (Swoon), Todd Haynes (Poison), Derek Jarman et Isaac Julien (Derek) ou encore Bruce LaBruce (Otto).

Les pressions sociales et familiales continuent d’affecter les manières de filmer, de raconter, de se montrer, et produisent en retour la possibilité d’analyser le présent avec ses joies et ses drames en usant de la dérision, de l’ironie et de la théâtralité. Aussi, outre le Rimmel, le sang coulera avec deux monuments du cinéma de vampires, le classique Prédateurs et le rarissime Lèvres rouges.

On goûtera à la crème de la crème du Porn film festival de Paris et à la fraîcheur des courts-métrages de fiction. On perdra notre innocence (Vivere, Donne-moi la main) et on chantera en play-back des tubes de Pop Music (Birthday Party), etc. Le cinéma des marges est aussi le porte-voix des activistes auxquels nous rendrons hommage à l’occasion des 40 ans de Stonewall – première émeute contre la répression policière aux États-Unis.

En présence d’activistes-chercheurs et autour d’une programmation documentaire, nous reviendrons sur les stratégies de résistance usant de la parodie et de la théâtralité comme armes de subversion. Des folles exubérantes du FHAR aux folles furieuses d’Act Up, en passant par Harvey Milk et son combat pour la visibilité, la révolution féministe des années 60-70 (We Want Roses Too) et enfin l’activisme trans émergent contre les binarismes… Tou(te)s ont fait le choix de rompre avec le silence, d’être visibles et fières… et Tou(te)s nous rappellent que ce qu’aujourd’hui nous avons, nous ne le devons nullement au progrès magique de l’humanité ou à la bonté d’âme de qui nous l’a concédé, mais seulement au fait de l’avoir conquis.

Comment
Name
Email